18 février 1921: insurrection populaire en Arménie.
18 février 1921 : l’insurrection populaire en Arménie chasse les bolchéviks du pouvoir.
Suite à l’invasion de l’Arménie occidentale par la Turquie kémaliste (armée par les bolchéviks) et l’absence habituelle de tout soutien des grandes puissances, les dirigeants de la première république d’Arménie (1918-1920) se résignent, le 2 décembre 1920, à céder le pouvoir aux bolchéviks. Le soutien de la Russie soviétique est censé apporter paix et nourriture à une population exténuée par le génocide, la guerre, la maladie et la pauvreté. Mais, alors que la passation de pouvoir s’était faite pacifiquement, le « Heghkom » (comité révolutionnaire bolchévik), porté au pouvoir par l’armée rouge, installe un régime autoritaire et violent. Arrestations de masse par la « Tchéka » (police politique), répression, exécutions sommaires, sont des faits quotidiens.
La population d’Arménie, la paysannerie surtout, refusa de se plier à ce régime de terreur. Choqué par le cours des évènements, bon nombre d’Arméniens avaient refusé de se laisser désarmer sous prétexte de la « protection » de Moscou et ce, malgré les appels au respect de la légalité par Vratsian et Dro, deux figures du pouvoir dachnak de la première république.
Alors que de nouvelles vagues de réfugiés arméniens, fuyant l’armée turque, affluent de Kars, les maigres ressources arméniennes sont envoyées vers la Russie en pleine guerre civile. Le 12 février 1921, l’armée rouge du Caucase envahit la Géorgie. Immédiatement, l’amoindrissement de la présence militaire soviétique, favorise une révolte de réfugiés du Sassoun, révolte qui se transforme très vite en soulèvement et qui se propage à tout le pays dans une population excédée par tant d’injustices.
Le 16 février, les révolutionnaires arméniens entrent dans Erevan et, le 18 février, ils proclament le « Comité du Salut de la Patrie », gouvernement révolutionnaire qui met fin au régime bolchévik. Le régime insurrectionnel n’a duré que deux mois et demi, et il faut attendre le 2 avril 1921 avant que l’armée rouge reprenne Erevan et instaure à nouveau son régime.
Un nouveau Heghkom est instauré, présidé par Miasnikian, proche de Lénine, qui suivant les indications de celui-ci, a une pratique du pouvoir plus circonspecte et équilibrée à l’égard du peuple.
Les révolutionnaires continuent toutefois la lutte en se réfugiant au sud, dans la région montagneuse du Zanguézour, qu’ils proclament « Syunik autonome » le 25 février ; puis, le 26 avril, est proclamée la « République arménienne de la montagne ». Leur résistance dure trois mois et ce n’est que le 13 juillet 1921 que l’armée rouge atteint Meghri, à l’extrême sud de l’Arménie. La résistance arménienne oblige la Russie soviétique à rattacher le Zanguézour à la République