Désorientale de Négar Djavadi
Ne rien lire sur Désorientale avant de l’aborder, juste ceci :
Le récit de Négar Djavadi est construit comme celui de Shérérazade, on est obligé d’aller jusqu’au dénouement, et vite; car dès le début, il faudrait une clé révélée à la fin, et plusieurs histoires s’emboîtent : famille iranienne, engagement politique, exil en France, et bien d’autres sujets que nous ne spoilerons certainement pas.
L’auteure imbrique les thèmes et articule les temps, la narration progresse à un rythme accéléré, mais on la suit si facilement ! D’ailleurs, le lecteur est aussi apostrophé au passage. Ce livre est un tourbillon de vivacité, une vision du monde tellement personnelle et riche dont l’humour et l’autodérision sont des composantes non négligeables ! Mais le ton change peu à peu…
Le récit de Négar Djavadi ne cherche pas à démontrer, mais exprime des sentiments avec authenticité et subtilité. C’est pourquoi il est si fort.
L’auteure, née en Iran, vit maintenant en France où elle est scénariste. Ce premier roman est très maîtrisé dans sa conception et son style… et il constitue un excellent briseur de tabous.
Négar Djavadi, Désorientale, éd. Liana Levi, 2016, 349 p., 22 €.