1 mars 2008: répression du mouvement de contestation populaire.
Le 1er mars 2008, à 6h30, la police arménienne lance une offensive contre les manifestants qui occupent la place de la Liberté à Erevan, provoquant (officiellement) huit morts (sept civils et un officier de police), 133 blessés et une centaine d’arrestations. Aux côtés de la police ont été vus des groupes de garde-du-corps d’oligarques.
Les manifestants protestaient contre les fraudes massives relevées lors des élections présidentielles du 19 février 2008. Serge Sarkissian, candidat du Parti républicain désigné par le président sortant Robert Kotcharian, aurait été élu au premier tour, obtenant 52,82 % des suffrages. L’ancien président, Levon Ter Petrossian, se proclame le vrai gagnant des élections, mais, plus qu’un ralliement à son parti ou à sa personne, c’est la colère accumulée contre le régime mafieux Kotcharian-Sarkissian que les protestataires expriment.
Ce 1er mars 2008, Serge Sarkissian est le premier ministre en exercice, gouvernant avec une coalition Parti républicain, Arménie prospère, parti Dachnak et Héritage. Il exerce une répression brutale contre le mouvement de protestation.
Une fois de plus, le gouvernement d’oligarques allait étouffer le mouvement pour la justice en Arménie par la proclamation de l’état d’urgence, une répression politique notamment marquée par une vague d’arrestations, la suspension de la liberté de la presse, etc.
La répression du 1er Mars 2008 et l’écrasement de la contestation populaire assoira le pouvoir de Serge Sarkissian et de ses frères sur le pays.
Pendant dix ans, les responsables de ces injustices ont vécu dans la plus parfaite impunité. Ce n’est qu’après le mouvement populaire de 2018 que l’affaire du 1er Mars 2008 progresse avec l’inculpation de l’ex-président Kotcharian et de hauts responsables militaires et politiques, mais toujours aucune condamnation.