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Pour un 24 avril 2019 solidaire, indépendant et de lutte ! Le mouvement Charjoum appelle à manifester.

Pour un 24 avril 2019 solidaire, indépendant et de lutte ! Le mouvement Charjoum appelle à manifester.


Pour les Arméniens à travers le monde, le 24 avril est un jour important. Dans chacun des pays où ils se sont réfugiés, les descendants des exilés du génocide commémorent la rafle du 24 avril 1915, durant laquelle des intellectuels, des artistes et des militants arméniens furent arrêtés à Constantinople, pour être déportés. Nous n’oublions pas également, que cette politique génocidaire s’est également abattue contre les Assyriens et les Chaldéens de l’Empire ottoman.


La date du 24 avril marqua dans les esprits, le commencement du génocide des Arméniens, même si l’entreprise d’extermination avait commencé bien en amont, par des décennies de ségrégation et de nombreux massacres perpétrés par l’Empire ottoman. Dans la conscience arménienne, le 24 avril est un jour de deuil, de souvenir, mais également de revendication. En effet, le 24 avril 1965, 50 ans après le génocide, le peuple prend la rue en Arménie pour accuser l’Etat turc moderne d’être le responsable du crime et réclamer le retour des terres spoliées. C’est à partir de cette date, que chaque 24 avril, les Arméniens, partout dans le monde, manifestent pour dénoncer le responsable du génocide et exiger la justice. Nous appelons donc toutes celles et tous ceux qui ont à cœur de garder en mémoire les souffrances du peuple arménien et de tous les peuples victimes de la politique nationaliste turque à venir manifester, où qu’ils soient, dans les défilés de rue qui auront lieu ce jour.


Notre mouvement, Charjoum, s’est constitué le 24 avril 2016, un an après le centenaire du génocide, en tirant notamment le constat que nombre d’Arméniens ne se reconnaissaient plus dans la tonalité générale de ce moment important. Nous déplorons depuis quelques années, l’appauvrissement du champ des revendications portées lors des marches du 24 avril et le détournement de cette journée symbolique au profit de jeux politiciens dont les Arméniens sortent le plus souvent perdants. Le 24 avril est une journée d’expression de nos aspirations, nous n’avons pas à être les spectateurs d’une commémoration dont nous avons été progressivement dépossédés. Nous refusons de voir les commémorations du génocide des Arméniens, devenir le lieu de toutes les récupérations politiciennes.


Nous sommes réunis en cette journée pour porter la mémoire du crime contre l’humanité dont nos familles ont été victimes, condamner le négationnisme et revendiquer la justice ainsi que la réparation du génocide. Nos rassemblements ne doivent pas servir de tribunes pour des personnalités qui viennent glaner des voix. Ils ne doivent pas servir non plus à redorer le blason d’un gouvernement français qui collabore avec un Etat turc qui continue sa politique criminelle contre ses minorités et qui n’a pas rompu avec ses visées expansionnistes. De plus, quel est le sens de la venue de membres du gouvernement français à la commémoration des victimes du panturquisme quand la France vend des armes à l’Etat azerbaïdjanais ? Rappelons que cette dictature est en guerre avec l’Arménie et s’est juré d’anéantir les Arméniens.


L’Etat turc actuel s’est construit par le sang des peuples massacrés, par l’exil forcé de nombreuses communautés humaines, par la destruction du patrimoine et des cultures qui troublaient, du fait de leur seule existence, le dessein nationaliste turc. Ceux qui défilent en 2019 à Paris, Lyon, Marseille ou ailleurs, ne peuvent se contenter de simplement dire que ce génocide a eu lieu. Le rassemblement de tous ces gens doit notamment servir à revendiquer la réparation des préjudices matériels, culturels et humains engendrés par le crime.


Nous appelons toutes les Arméniennes et les Arméniens qui veulent envisager le 24 avril comme le jour où le peuple arménien fait valoir ses droits, à venir marcher aux cotés du mouvement Charjoum lors de la manifestation du 24 avril à Paris.


Nous appelons également toutes celles et tous ceux qui pensent que la solidarité des peuples a du sens pour lutter contre toutes les formes d’oppression et construire l’avenir, toutes les personnes qui portent la mémoire des victimes d’autres crimes contre l’humanité, les personnes qui refusent de subir les discriminations et les injustices qui leur sont infligées, ceux et celles qui se battent contre le racisme et pour la défense de leurs droits, les Kurdes, les Alévis et les Turcs qui résistent contre le fascisme et plus généralement les militants des droits humains à rejoindre Charjoum lors de la manifestation du 24 avril à Paris.


Charjoum – le mouvement