Des Arméniens interdits de commémoration du génocide des Arméniens à Paris, le 24 avril 2019.
L’accès à la manifestation du 24 avril a été refusé aux militants de
Charjoum et à d’autres manifestants uniquement parce qu’ils avaient en
leur possession des pancartes et une banderole.
Nous avons été
profondément choqués de voir une femme qui tenait une pancarte à la
mémoire de son grand père se voir refuser d’assister à la commémoration.
C’était pourtant le jour où elle avait pris la décision comme tant
d’autres Arméniens de rendre hommage à sa famille assassinée lors du
Génocide.
En tant que mouvement Charjoum, nous avons subi des
intimidations et des menaces ainsi que des propos à caractère raciste de
la part des forces de police. Nos militants ainsi que nos soutiens ont
d’ailleurs été filmés insidieusement par les services de renseignement
de la préfecture de police de Paris, cachés derrière un cordon de CRS
armés de LBD 40, de casques et de boucliers.
C’est avec la plus grande indignation que nous dénonçons cette tentative de censure des autorités françaises qui ont manifestement violé nos libertés les plus fondamentales. Cette consigne qui est donnée à la police, de nous empêcher l’accès à la manifestation est systématiquement mise en œuvre depuis que notre mouvement existe.
Nous n’avons que faire de ceux qui sont à l’origine de ces ordres indécents, leur lâcheté n’a d’égale que leur hypocrisie. Ils ne méritent que notre mépris. En empêchant tout message politique d’être diffusé, les autorités françaises nous donnent la preuve que seul l’arménien docile est autorisé à être présent dans l’espace public.
Nous n’acceptons pas cette assignation ! Charjoum a fait le choix de la lutte contre les injustices et l’ordre établi.
L’histoire
de notre peuple a été forgée par celles et ceux qui, à un moment, ont
refusé de se soumettre et combattu sans relâche pour exister.
Le 24 avril est un jour de revendication où nous nous rassemblons
pour demander justice pour le peuple arménien et réparation du Génocide.
Mais c’est aussi un jour de solidarité entre les peuples, de résistance
à toute forme d’oppression et d’unité face au racisme et au fascisme.
Nous
ne céderons pas face à ceux qui veulent nous priver de cette journée et
nous avons malgré tout réussi à tenir un cortège dynamique et exiger
justice.
Si quelques feuilles de papiers et du carton inquiètent cet
ordre de compromission, nous faisons savoir à ses tenants qu’en tant
qu’Arméniens et Arméniennes nous n’aurons aucun répit tant que notre
dignité sera bafouée et que justice restera à construire.
A ceux qui veulent censurer nos actions et nos esprits nous leur répondons :
La rue est aux peuples en lutte !