Le 12 juin 1993 « Avo » est tué au combat lors de la guerre de libération d’Artsakh.
Militant de la cause arménienne et partisan de la lutte armée, Avo avait mené, pour le compte de l’ASALA (armée secrète arméniennes de libération de l’Arménie), les tentatives d’assassinat sur les ambassadeurs de Turquie en Italie et en Grèce. C’était lui qui avait entraîné le commando Van, qui occupera le consulat de Turquie à Paris en septembre 1981. Avo avait eu l’expérience de la guérilla et des mouvements insurrectionnels en combattant durant la guerre civile au Liban, notamment lors de l’opération Paix en Galilée en 1982 contre l’armée israélienne.
En 1991, il rejoint l’Arménie et se met au service des forces d’autodéfense d’Artsakh et devient rapidement commandant de plus de 4000 hommes. Il organise la libération de la région de Martouni, qui est encore aujourd’hui une terre arménienne. Assurer la sécurité des frontières est l’une des conditions d’existence de ce pays et de son peuple menacé d’extermination.
Le 12 juin, Avo et ses hommes viennent de terminer des opérations visant à sécuriser les alentours de Martouni. Alors que les combats semblent terminés, Avo et cinq de ses hommes patrouillent en direction du village de Marzili, aujourd’hui en Azerbaïdjan. Ils tombent sur une unité blindée de l’armée Azerbaïdjanaise qui avait pour mission de surveiller le secteur. Un échange de tirs éclate et le blindé tire deux obus en direction des combattants arméniens. Ils ripostent tout en essayant de trouver une couverture, ils sont dans la ligne de mire et exposés. L’un des obus, en éclatant, projette des fragments qui atteignent Avo au niveau de la tête. Il est mortellement blessé. Ses frères d’armes, tout en ripostant, annoncent par radio qu’il est décédé et appellent des renforts. Ils tiendront leur position jusqu’à éliminer l’unité ennemie et faire un prisonnier. Saribek Martirosyan, l’un des seconds d’Avo, en charge de la reconnaissance, succombe aussi à ses blessures.
Avo sera enterré le 19 juin 1993 au cimetière Yerablur à Erevan, avec tous les honneurs militaires. Certaines sources affirment que plus de 100 000 personnes étaient présentes pour lui rendre un dernier hommage.
Cet arménien de Californie s’est sacrifié pour la survie et l’avenir de son peuple. Ses positions politiques fortes pour la justice consécutive au génocide et en faveur du droit à l’autodétermination du peuple arménien en général, et d’Artsakh en particulier, résonnent toujours aujourd’hui pour répondre aux défis du présent.